jeudi 13 février 2014

News : Comment le cerveau assimile une nouvelle langue ?

Apprendre sa propre langue est déjà un défi cérébral en soi. Alors, qu'en est-il quand il faut maîtriser une autre langue que la sienne ? Et pourquoi est-il si difficile d'apprendre une langue appartenant à une autre famille que la sienne, alors que nous manipulons finalement assez bien d'autres codes complexes comme les mathématiques par exemple ?


Comment le cerveau fait-il pour maîtriser une langue?

Même si les recherches récentes montrent que de nombreuses régions de notre cerveau s'activent lors de la moindre opération mentale, les fonctions utiles au langage trouvent leur source dans deux aires qui ont donc une importance primordiale : l'aire de Wernicke et l'aire de Broca. La première nous permet de comprendreles langues et la deuxième sert à s'exprimer oralementdans une ou des langues. Le fonctionnement de ces deux aires est différent. L'aire de Broca crée un espace spécifique pour chaque langue alors que celle de Wernicke ne fait aucune différenciation.
...Les cerveaux des enfants élevés dans des milieux bilingues ou multilingues sont un peu dissemblables puisque l'aire de Broca ne distingue pas les langues apprises simultanément. Ce qui explique pourquoi les enfants bilingues n'ont aucun mal à passer d'une langue à l'autre dans une même phrase.
Sachant qu'il y a deux aires cervicales impliquées dans la maîtrise d'une langue, on conçoit alors qu'il soit possible de comprendre très bien une langue tout en ayant des difficultés à la parler. Si cela est votre cas, ne vous découragez pas : faites seulement travailler un peu plus votre aire de Broca en pratiquant votre expression orale. Ce qui rejoint complètement l'adage qui dit que "pour maîtriser une langue, il faut pratiquer" !
D'ailleurs, la plupart des experts s'entendent sur une chose : l'apprentissage des langues sur le modèle traditionnel ne fonctionne pas au niveau neurologique. En effet, il faut envoyer au cerveau des signaux indiquant clairement que l'on est dans un processus d'apprentissage linguistique, pour que les fonctions dévolues au langage se mettent en activité. Alors, si vous apprenez une langue comme vous apprenez de l'histoire, par exemple, en mémorisant des listes de mots comme des dates d'évènements, cela ne va pas fonctionner. Vous allez retenir vos listes de dates et vos règles de grammaire, mais vous serez incapable de sortir trois mots ou de comprendre une phrase simple dans la langue cible... 
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Les scientifiques ont enseigné à des adultes un langage inventé basé sur un bonne douzaine de mots. Un groupe menait son apprentissage de façon immersive alors que l'autre le faisait de façon plus traditionnelle. Leurs connaissances sur la langue furent ensuite vérifiées en leur demandant de confirmer ou non la justesse de structures syntaxiques qui leur étaient présentées. Les scientifiques ont aussi mis des électrodes sur la tête des participants pour analyser leur activité cérébrale.
Au niveau de la compréhension du langage, les deux groupes avaient des résultats plutôt similaires, mais la réaction cérébrale était totalement différente. Le cerveau de ceux qui avaient appris en immersion agissait comme s'il s'agissait d'une langue maternelle. 
Et autant dans l'étude mentionnée étude que dans une autre encore plus récente, les scientifiques ont observé que les connaissances linguistiques perduraient bien après la période d'immersion, sans pratique complémentaire. Précisons tout de même que les deux études ont été menées avec de très petits échantillons et que leurs conclusions sont donc à prendre au conditionnel. Mais il s'agit tout de même d'une piste intéressante sur la compréhension du phénomène d'apprentissage linguistique....

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