lundi 18 juin 2012

News : Résodys, 10 ans de travail en réseau

10 ans de travail en réseau

"Résodys oeuvre à améliorer la détection et la prise en charge des troubles spécifiquesde l'apprentissage. Hier à Aix, l'association régionale a fait le point sur dix ans d'activité
On revient de loin, à en croire Michel Habib, neurologue à La Timone et président de l'association Résodys."Il y a moins de dix ans, on croisait encore des gens qui, dans le milieu enseignant, nous disaient 'Moi, la dyslexie, j'y crois pas !', comme si on parlait d'une religion ou si on devait croire ou pas à la grippe…"
L'opinion n'était, fort heureusement, pas majoritaire à l'école et, en dix années d'existence, Résodys s'est de toute façon employé à lui tordre le cou.
Dyslexie (difficulté à comprendre et apprendre l'écriture), dysphasie (dysfonctionnement dans la pratique du langage oral), dyspraxie (mauvaise maîtrise des gestes du quotidien comme de l'acte d'écrire), dyscalculie (troubles du calcul)… "Ce sont bien des pathologies, martèle Michel Habib, et qui n'ont pas de lien direct avec l'intelligence de la personne qui en souffre. Ce sont des enfants normalement intelligents, voire parfois surdoués, mais qui ont des difficultés d'apprentissage et qui se retrouvent souvent en échec scolaire", poursuit le neurologue. Le système cognitif d'un enfant, "c'est un puzzle, chaque pièce étant dépositaire d'un aspect de l'intelligence. Dans les troubles dys, l'un de ces modules, la lecture, le langage…, dysfonctionne".
"Environ 10 % d'une génération d'élèves souffriraient de "troubles dys", "dont 2 % relèvent du handicap" (donc ayant droit à des aides particulières, à la présence d'un auxiliaire de vie scolaire en classe...). Le premier travail de Résodys a donc été de mieux comprendre ces troubles de l'apprentissage et de monter un réseau pluridisciplinaire à même de faire partager la connaissance des "dys".
Neurologues, neuropsy, orthophonistes, ergothérapeutes, mais aussi tous ceux qui sont, en premier lieu, au contact des enfants : les médecins pédiatres et généralistes, les enseignants, la médecine scolaire…"Cette collaboration avec l'Éducation nationale est prépondérante pour nous", assure Michel Habib. C'est à l'école qu'on peut repérer "un enfant qui n'arrive pas à apprendre à lire alors qu'en apparence, il a tout pour". Le maître ou la maîtresse n'est, certes, "pas là pour poser le diagnostic" mais il peut s'appuyer sur sa connaissance des apprentissages pour "repérer les enfants qui ont potentiellement un problème".
Pour épauler ce rôle de détection, Résodys et l'Éducation nationale travaillent de conserve à la mise au point d'un outil prédictif, baptisé Reper-CE1. Exercices correspondants aux acquis normaux par tranche d'âges, questionnaire sur le comportement en classe, sur la mémoire, l'attention, le langage, la lecture et l'écriture : "On a utilisé ce test sur plus de mille élèves, on a reçu, médicalement pour le coup, les enfants repérés par l'outil et on est arrivé à peu près à 85 % de bons repérages."
Et ces progrès dans la détection ne se font pas uniquement pour la beauté de la science : "Un enfant pris en charge à temps, ça peut changer du tout au tout, explique le Pr. Habib. Dans un milieu suffisamment stimulant, il a toutes les chances d'avoir une scolarité identique à celle d'enfants de même intelligence mais non dyslexiques." "

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